Né en 1868 dans une famille bourgeoise, Edmond Rostand passe son enfance à Marseille. Brillant élève, il est très tôt féru de littérature et remporte à 19 ans le Prix de l'Académie de Marseille avec un essai intitulé Deux romanciers de Provence : Honoré d'Urfé et Émile Zola. Venu à Paris pour étudier le droit selon le vœu de son père, il ne renonce pas pour autant aux lettres et compose en 1888 un vaudeville : Le Gant rouge. Malgré l'échec de cette première pièce, il délaisse sa profession de juriste et se livre entièrement à sa passion. Il commence sa carrière d'auteur en faisant paraître un recueil de poèmes, Les Musardines, qui n'a que peu de lecteurs même s'il reçoit un bon accueil de la critique. Se détournant des autres genres littéraires, le jeune Rostand se consacre dorénavant exclusivement au théâtre. Son premier succès fut une comédie en trois actes et en vers, Les Romanesques (1894), libre adaptation du drame shakespearien Roméo et Juliette.
Homme de théâtre désormais reconnu, il se permet de proposer à Sarah Bernhardt le premier rôle dans sa nouvelle création, La Princesse lointaine (1895). Mais la pièce ne remporte pas le succès escompté et les représentations cessent rapidement. Pourtant la célèbre actrice continue de témoigner sa confiance à Rostand et accepte de jouer dans La Samaritaine (1897) qui remporte un franc succès. La même année le dramaturge produit son chef-d'œuvre Cyrano de Bergerac, pièce historique et mélodramatique, qui connaît un triomphe éclatant. Trois ans plus tard, Rostand continue à exploiter la veine du drame historique et compose L'Aiglon en s'inspirant de la vie du duc de Reichstadt, le fils de Napoléon. Très attendue, sa dernière pièce, Chanteclerc (1910) - une fresque qui met en scène des oiseaux - laisse le public et la critique perplexes.
Auteur populaire, il est bientôt reconnu par ses pairs et élu à l'Académie française en 1901. Sa maladie pulmonaire ne lui permettant plus de rester à Paris, il se retire dans le pays basque où il meurt en 1918. L'œuvre d'Edmond Rostand, qui donne un second souffle au drame romantique, figure parmi l'une des plus grandes réussites du théâtre du début du XXe siècle.